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ARCHIVES DE
PHARMACOVIGILANCE

Nos Sources:


Bulletin d'information du Département de Pharmacologie

du CHU de Bordeaux

Les communiqués de presse ou lettres sur certains des sujets traités dans ce numéro sont disponibles sur le site de l'Agence des produits de santé (www.afssaps.sante.fr )
Infos est disponible sur le site web du département de pharmacologie: www.pharmacologie.u-bordeaux2.fr.

Si vous souhaitez recevoir un message vous avertissant de la mise en ligne, envoyez un message, en précisant vos coordonnées professionnelles à: pharmacovigilance@pharmaco.u-bordeaux2.fr
Pour tout renseignement sur les effets indésirables des médicaments:
Centre régional de pharmacovigilance et d'information sur le médicament Tél : 05 56 98 16 07
Pour tout renseignement sur l'abus et la dépendance (médicaments ou autres substances):
Centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance Tél : 05 57 57 62 84
Hôpital Pellegrin - 33076 Bordeaux Cedex - télécopie : 05 57 57 46 60

Numéro 72 – décembre 2004

Bulletin d'information du Département de Pharmacologie du CHU de Bordeaux

. Un autre cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob chez un donneur de sang

Nous avions signalé en octobre le diagnostic probable d’un nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob survenu, pour la première fois en France, chez un donneur de sang (voir Infos n°70, octobre 2004).

En novembre 2004, un 9e cas français a été signalé et, là encore, il s’agit d’un donneur de sang (dons à plusieurs reprises entre 1984 et 2002). Ces dons ont conduit à la transfusion de concentrés de globules rouges (CGR) et de plaquettes et à la préparation de médicaments dérivés du sang, Les receveurs de produits transfusionnels concernés (CGR et plaquettes) devaient être informés par leur médecin de la nature du risque. Pour les médicaments dérivés du sang (MDS), les produits issus de ces dons n’étaient plus dans le circuit de distribution (aucune mesure de retrait ou de rappel n’a donc été faite). Comme la fois précédente, l’Afssaps n’a pas considéré nécessaire d’informer les patients ayant reçu les lots de MDS incriminés, compte tenu d’un risque estimé hypothétique. Le numéro d’Infos d’octobre avait fait réagir un lecteur, pharmacien au CHU de Bruxelles, avec qui nous avions échangé plusieurs courriers électroniques.

En effet, certains des lots incriminés avaient été utilisés en Belgique. Il y a en effet une composante transfrontalière en raison de regroupements d'activité des producteurs (centre de fractionnement belge (CDF - CAF), LFB, Croix Rouge hollandaise).

Françoise Haramburu

. Tempête sur les coxibs (et les autres AINS?)

Après l’arrêt de commercialisation mondial du rofécoxib (Vioxx®) par le fabricant il y a quelques semaines (voir Infos n°69, septembre 2004), c’est ce mois-ci l’annonce de l’interruption d’un essai clinique célécoxib vs placebo (Célébrex®), pour les mêmes raisons c’est à dire l’augmentation des événements thrombo-emboliques artériels après 24 mois de traitement. Moins d’une semaine plus tard, une mise en garde est diffusée pour le valdécoxib (non commercialisé en France) dans le New England Journal of Medicine en raison d’une cardiotoxicité. Le lendemain, l’Agence des produits de santé diffusait une mise en garde sur les effets cardiaques et cutanés du parécoxib (Dynastat®), précurseur du valdécoxib. Le parécoxib est désormais contre-indiqué dans les douleurs après pontage coronaire. L’Agence européenne avait, en octobre déjà, diffusé une mise en garde sur le risque éventuel d’hypersensiblité et de toxidermie bulleuse sous parécoxib, en raison de cas survenus avec le valdécoxib. Série noire pour les coxibs. Mais ce n’est pas fini, puisqu’un autre essai en cours qui comparait célécoxib et naproxène dans la maladie d’Alzheimer a également été interrompu en raison d’un excès de cas d’événements cardiovasculaires …dans le groupe naproxène cette fois. Beaucoup de remous donc en ce moment et une médiatisation importante. Quid des AINS «classiques»? Peu d’études au long cours ont été menées jusqu’ici. Alors, effet coxib ou effet AINS? Pas de réponse pour l’instant…

Françoise Haramburu

. Vaccin contre l’hépatite B et sclérose en plaques : nouvelle mise au point

À la demande du ministre de la santé, une audition publique sur la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaques (SEP), organisée conjointement par l’Afssaps, l’Anaes et l’Inserm, s’est déroulée en novembre. Le rapport d’orientation de la commission d’audition a été publié fin novembre 2004. Parmi les données présentées, l’étude d’Hernan et all, dont la publication avait été largement médiatisée quelques semaines plus tôt, a été re-analysée, mais l’essentiel de cette étude avait déjà été pris en compte lors de la réunion de consensus sur le même sujet, en septembre 2003. Le problème de la vaccination chez l’enfant a été discuté, notamment à travers les données préliminaires de la cohorte Kidmus2, cohorte française de suivi d’enfants de moins de 16 ans ayant présenté un premier épisode aiguë d’atteinte de démyélinisation centrale. Cette cohorte a pour objectif l’étude des facteurs pronostiques de rechute et d’évolution vers une SEP après un premier épisode de démyélinisation centrale. Le statut vaccinal des enfants est en cours d’analyse.

Les conclusions de la commission d’audition sont que les données récentes ne remettent pas en cause les stratégies vaccinales proposées en 2003. La commission recommande la mise en place d’une instance de coordination et de suivi national pour les vaccins. Elle souligne les nombreuses données qui manquent dans notre pays pour évaluer de façon optimale le rapport bénéfice/risque. Elle considère par ailleurs que la mise en œuvre de la politique vaccinale est gênée aujourd’hui par le débat sur la reconnaissance et l’indemnisation des événements indésirables survenant après vaccination. Elle souligne la situation ambiguë actuelle en termes d’analyse juridique. Dans le cadre d’une vaccination obligatoire (professionnels de santé), il y a une présomption d’imputabilité permettant une qualification d’accident du travail (et donc une indemnisation possible). Dans les autres cas, la charge de la preuve appartient à la personne vaccinée et une fin de non-recevoir est généralement émise par les juridictions face à des demandes d’indemnisation. Elle souhaite que les aspects scientifiques et le champ juridique soient dissociés, ce qui effectivement semble aujourd’hui indispensable.

Françoise Haramburu

1.Hernan MA et al. Neurology 2004; 63!: 838-42 ; 2. Mikaeloff et al. J Pediatr 2004, 144: 246-52

. Médicament et froid

Après l’effet de la canicule sur les malades traités par des médicaments et l’effet de la chaleur sur la conservation des médicaments (voir Infos n°67, juin/juillet 2004), l’Agence des produits de santé vient de diffuser une courte (mais intéressante) mise au point sur les médicaments et les périodes de grand froid.

En ce qui concerne les effets d’une période de grand froid sur les malades traités par des médicaments, il n’y a pas de règles définies, faute de données disponibles; l’adaptation d’un traitement médicamenteux doit se faire cas par cas.

Pour le stockage des médicaments, il y a peu de problème pour le stockage dans un bâtiment ou une maison. En revanche, dans des voitures ou des ambulances, l’exposition au froid peut modifier la stabilité ou la qualité de certains médicaments. C’est notamment le cas pour l’hydrocortisone, le lactulose qui ne doivent pas être réfrigérés; de l’insuline, des vaccins et du facteur VII recombinant qui ne doivent pas être congelés. La dexamethasone injectable précipite par exemple à 0°C; le mivacurium et le vécuronium ne doivent pas être congelés.

Par ailleurs, la présence d’humidité dans les formes pharmaceutiques solides (comprimés, gélules, etc.) peut entraîner la formation de microcristaux de glace. Lors de la décongélation de formes pharmaceutiques liquides (sirop, gouttes buvables, etc.), des particules ou un précipité peuvent se former entraînant une mauvaise remise en solution.

L’utilisation de boîtes isothermes est conseillée, à condition que le temps d’exposition au froid ne soit pas trop long. En cas de doute, il est indispensable d’observer l’aspect du médicament. Tout médicament altéré par congélation ne doit pas être utilisé.

Françoise Haramburu

. Une très bonne nouvelle

Un module Interactions médicamenteuses a été mis en ligne sur le site de l’Agence des produits de santé. C’est une très bonne nouvelle: ce module remplace le fascicule Interactions médicamenteuses qui était jusqu’en 2003 annexé au dictionnaire Vidal® (voir Infos n°63, février 2004). Ce module, encore incomplet puisqu’il ne comporte que les données récentes de 2003 et 2004, devrait être complété au cours des prochaines semaines. C’est un document incontournable en termes d’interaction: contrairement à de nombreux livres ou articles sur le sujet, il est résolument pragmatique. Il est également incontournable en termes de responsabilité, puisque c’est un document officiel (rédigé par le groupe de travail Interactions de l’Afssaps, il fait référence, notamment si la rubrique Interactions de la monographie des diverses spécialités n’a pas été mise à jour).

Françoise Haramburu

 

 

Numéro 71 – novembre 2004

Bulletin d'information du Département de Pharmacologie du CHU de Bordeaux

. L’incroyable histoire du terpène qui se prenait pour un cosmétique…

Alors qu’un groupe de travail était mis en place à l’Agence des produits de santé en février 2004 pour évaluer le risque des huiles essentielles en cosmétologie, un cas de convulsions chez un nourrisson de 24 mois après application d’un «cosmétique», le Vicks Babybalm® nous était notifié à Bordeaux. Ce premier cas allait être largement discuté en cosmétovigilance; la survenue d’un deuxième cas a précipité les choses, avec décision de rappels des lots en circulation.

Derrière le nom de Vicks Babybalm®, «soin corporel apaisant, relaxant, rafraîchissant»(sic) pour le nourrisson de plus de 3 mois et l’enfant, se cache une association d’huiles essentielles d’eucalyptus, romarin et lavande, entre autres. L’essence d’eucalyptus contient de l’eucalyptol (ou cinéole), dérivé terpénique, au même titre que le camphre et le menthol. De même, les essences de romarin et de lavande renferment du cinéole mais également du camphre et des terpènes monocycliques. Les dérivés terpéniques sont «classiquement» utilisés comme traitement à visée décongestionnante en application sur la poitrine, le cou, voire les narines. Des intoxications aiguës ont été décrites lors d’ingestion, d’inhalation mais aussi d’application cutanée. Dans ce dernier cas, l’intoxication résulte à la fois d’une absorption cutanée, mais également pulmonaire par inhalation (produits volatils). Les signes neurologiques sont classiques dans l’intoxication, avec notamment des convulsions, les dérivés terpéniques abaissant le seuil épileptogène.

Un rappel des lots de Vicks Babybalm® en stock dans les pharmacies a été fait. Une nouvelle formulation du produit, avec une teneur moindre en dérivés terpéniques, devrait être disponible prochainement. Curieux quand même: il a fallu des années pour arriver à contre-indiquer chez le nourrisson ou le jeune enfant certaines crèmes, pommades et autres onguents désuets, contenant des dérivés terpéniques. Dans le domaine du médicament, tout n’est déjà pas très clair aujourd’hui et les contreindications en fonction de l’âge ne sont pas homogènes d’une spécialité à l’autre; voilà que les terpéniques reviennent, à bas bruit, avec un statut de cosmétique, ce qui est pour le moins incroyable.

Anne Laribière

. Mitoxantrone, sclérose en plaques et leucémie

Depuis déjà quelques années, on sait que la mitoxantrone (Novantrone®) peut induire des leucémies aiguës et que ce risque est beaucoup plus important qu’avec d’autres anticancéreux. Plusieurs dizaines de cas ont été signalés après utilisation dans le traitement du cancer du sein. Une association forte avait été confirmée grâce à l’analyse des données issues de registres des cancers gynécologiques et des hémopathies malignes en Côte d’or. Etant donné que la mitoxantrone est depuis plusieurs mois utilisée dans la sclérose en plaques (SEP), du fait de ce risque leucémogène, l’Agence des produits de santé a souhaité pouvoir surveiller les malades traités pour SEP. Une AMM a donc été attribuée à la mitoxantrone, en octobre 2003, dans l’indication SEP, avec un nom de spécialité différent (Elsep®). Agréée aux collectivités en mai 2004, cette spécialité a malheureusement été proposée, dans plusieurs hôpitaux, à un prix plus élevé que la Novantrone®. Après intervention de l’Afssaps, ce (malheureux!) couac a été résolu et les deux spécialités sont désormais au même prix. Dans la SEP, la mitoxantrone est réservée aux formes agressives récurrente/rémittente ou secondairement progressives. Le malade doit avoir signé un accord de soin après avoir été informé des risques, notamment leucémogènes. Huit cas de leucémie secondaire chez des malades ayant été traités pour SEP ont déjà été signalés à la pharmacovigilance en France. Compte tenu du faible nombre de personnes traitées jusqu’ici, compte tenu également de la sous-notification, cela laisse d’ores et déjà supposer que le risque est probablement élevé. Le suivi de pharmacovigilance prévu, devrait permettre d’ici quelques mois d’estimer plus précisément l’importance de ce risque.

Françoise Haramburu

. Rétrocession: faut-il s’organiser ?

La sortie en ville de la réserve hospitalière de nombreux médicaments, dont la liste définitive devrait être connue dans quelques jours, pourrait-elle créer un vent de panique? En effet, un certain nombre de médicaments devraient être disponibles en ville; le pharmacien hospitalier ne pourra plus les rétrocéder.

Cela veut dire que les médecins de ville pourront les prescrire, que les pharmaciens d’officine devront s’approvisionner. Le risque est l’absence d’information sur ces médicaments. En effet, nombre d’entre eux ne figurent pas dans le dictionnaire Vidal® (et ne seront pas dans l’édition 2005 qui doit sortir fin janvier).

Ce dernier est édité par un éditeur privé (Vidal®) et financé par l’industrie pharmaceutique puisque l’insertion d’une monographie est payante pour le fabricant. Il est donc logique que de nombreux industriels ne jugent pas utile de payer pour insérer les monographies de certains de leurs médicaments, notamment ceux qui étaient jusqu’ici en réserve hospitalière. Comment trouver l’information indispensable pour prescrire ou délivrer? Le plus simple est peut être d’organiser le relais!(le médecin hospitalier peut appeler le médecin traitant, celui-ci peut appeler le pharmacien). Une piste possible: le site de l’Agence des produits de santé (aller dans Documentation & publications -> répertoires et listes -> liste des spécialités pharmaceutiques): certaines monographies sont en ligne (mais elles sont peu nombreuses et concernent surtout les médicaments récents). Autre possibilité: le VidalPro®, qui comporte bien plus de monographies de médicaments que les versions papier ou CD-ROM, notamment un assez grand nombre de médicaments actuellement en réserve hospitalière. Encore faut-il être abonné pour y accéder. Dernier recours: appeler le centre de pharmacovigilance (05 56 98 16 07) Reste à savoir quels seront les choix des fabricants (puisque ce sont eux qui font la demande d’inscription sur la liste des médicaments remboursables): mettre un médicament en ville veut dire en cas de remboursement par l’assurance maladie un prix négocié, alors qu’à l’hôpital, le médicament est souvent extrêmement cher…

Françoise Haramburu

. Cisapride: arrêt de commercialisation des formes adultes ; modification des conditions de prescription et délivrance en pédiatrie.

Après plusieurs années de restriction d’indications du cisapride (Prépulsid®), le laboratoire fabricant a décidé depuis plusieurs mois d’arrêter la commercialisation au niveau mondial. Cela est déjà effectif dans plusieurs pays. Les formes destinées à l’adulte (suspension buvable adulte et comprimé) ne seront plus commercialisées après le 31 décembre 2004. En pédiatrie, la suspension Enfants et nourrissons reste disponible mais uniquement sur «prescription hospitalière réservée aux spécialistes en pédiatrie, soumise à surveillance particulière». Cette forme pédiatrique devrait être «rétrocédable», c’est à dire qu’elle ne sera disponible que dans les pharmacies hospitalières.

Françoise Haramburu

Numéro 68 – août 2004

Bulletin d'information du Département de Pharmacologie du CHU de Bordeaux

. Simvastatine en vente libre … en Angleterre

Voilà bien le scoop de l’été: l’Agence anglaise du médicament a autorisé la vente sans ordonnance de simvastatine. Il s’agit d’un dosage à 10mg, avec un nom de spécialité différent: Zocor Heart-Pro®. Cette spécialité est destinée au sujet «!à risque modéré de pathologie cardiaque», défini par un risque de 10 à 15% de présenter une pathologie aiguë cardiaque au cours des 10 années suivantes, c’est à dire :

. aux hommes de plus de 55 ans

. aux hommes de plus de 45 ans et aux femmes de plus de 55 ans qui ont un excès pondéral, qui fument, ont des antécédents familiaux de pathologie cardiaque ou originaires du Sud de l’Asie.

Aucune obligation de dosage des lipides à faire avant la vente par le pharmacien ! ce dernier devra poser quelques questions et soumettre l’acheteur à quelques «tests». Prix de vente: £12,99 pour 28 jours de traitement.

Cela représente, compte tenu des indications, un marché colossal pour le fabricant et des économies pour le système de santé anglais (pas de remboursement). Amusant de constater que chez le fumeur, au lieu de lui conseiller l’arrêt du tabac (ce qui, outre les effets bénéfiques sur sa santé de l’arrêt du tabac, lui permettrait de faire des économies), on va maintenant conseiller de prendre un médicament tout en continuant de fumer … Drôle de logique!

Françoise Haramburu

 . Infliximab!et prévention de la tuberculose!: nouvelles recommandations

À la suite de la survenue, aux Etats-Unis, de cas graves d'hépatites, dont certains d'évolution fatale, chez des malades traités par l'association rifampicine-pyrazinamide, l'Agence des produits de santé a revu les recommandations. Pour la prise en charge de la tuberculose latente chez les malades traités par infliximab:

- l'association rifampicine-pyrazinamide est à éviter, en raison de sa toxicité hépatique potentielle, tout particulièrement chez les malades ayant une hépatopathie, un alcoolisme ou ceux recevant un autre traitement hépatotoxique ; elle est maintenant réservée aux seuls cas de contre-indication à l'isoniazide ou en cas de souches résistantes à l'isoniazide.

- les deux autres schémas thérapeutiques proposés ne sont pas modifiés :

. rifampicine (Rifadine®) en une seule prise + isoniazide (Rimifon®) ou Rifinah® (rifampicine + isoniazide) en une seule prise, pendant 3 mois.

. isoniazide seul (Rimifon®) pendant 9 mois, en cas de toxicité ou chez les sujets très âgés ou cirrhotiques.

F.H.

. Décret sur la rétrocession

Ce décret, en préparation depuis plusieurs mois, est enfin paru en juin 2004. Il modifie le

régime des médicaments à prescription restreinte et organise la «rétrocession», c’est à dire la vente de médicaments au public par les pharmacies hospitalières. L’un des buts de ce décret est de simplifier la vie des malades. L’un des grands changements est de dissocier prescription et dispensation hospitalières: un médicament à prescription restreinte pourra éventuellement n’être prescrit que par un médecin hospitalier mais acheté en ville. Cela devrait dans les mois qui viennent changer pas mal de choses, en fonction des médicaments qui seront inscrits ou pas sur la liste de rétrocession (la liste définitive devrait être disponible avant la fin de l’année).

Les médicaments à prescription restreinte sont désormais classés, lors de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), de l’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) ou de l’autorisation d’importation (AI) en 5 catégories:

. médicaments réservés à l’usage hospitalier. C’est la classique «!réserve hospitalière!». Le classement dans cette catégorie est justifié par des contraintes techniques d’utilisation ou la nécessité d’une hospitalisation pour garantir la sécurité d’utilisation. Ces médicaments ne peuvent être prescrits, dispensés et administrés qu’au cours d’une hospitalisation. Ils ne peuvent pas être «rétrocédés» par les pharmacies hospitalières.

. médicaments à prescription hospitalière. Il s’agit d’une nouvelle catégorie, qui n’existait pas jusque là. Cette catégorie comprend des médicaments nécessitant un diagnostic et un suivi dans un hôpital «disposant de moyens adaptés!» en raison de leurs propriétés pharmacologiques, du degré d’innovation ou pour un autre motif de santé publique.

. médicaments à prescription initiale hospitalière: dans cette catégorie figurent les médicaments nécessitant un diagnostic dans un hôpital disposant de moyens adaptés. L’AMM peut fixer un délai de validité de cette prescription initiale (annuelle, par exemple); en l’absence de délai, tout médecin peut renouveler la prescription.

. médicaments à prescription réservée à certains spécialistes: il s’agit d’une catégorie concernant les médicaments nouveaux, difficiles à manier ou indiqués dans des pathologies complexes et difficiles à diagnostiquer. L’AMM peut préciser s’il s’agit d’une prescription initiale ou non (dans le premier cas, l’ordonnance peut être renouvelée par tout médecin). Un délai de validité de prescription initiale peut être fixé par l’AMM (annuelle, par exemple)

. médicaments nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement: cette catégorie correspond à des médicaments pour lesquels existent des effets indésirables graves. L’AMM peut prévoir la mention sur l’ordonnance de la date de réalisation d’examens complémentaire ou une information sur les risques, la remise d’un support d’information ou de suivi.

Un médicament peut être classé dans plusieurs catégories: par exemple, un médicament à prescription hospitalière peut être aussi un médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.

La plupart des médicaments seront disponibles en pharmacie d’officine, sauf ceux réservés à l’usage hospitalier. Pour certains médicaments inscrits sur la liste de rétrocession, un double circuit de vente, hôpital et ville, a été prévu. Les semaines qui viennent nécessiteront un gros travail de l’administration!: précision des conditions de prescription, de délivrance et des modalités de remboursement.

F.H.

 

Numéro 5  juin- juillet 2004

. Injection de rappel: la phytothérapie n’est pas forcément une médecine douce

À l’heure estivale où la presse féminine fait ses choux gras des produits amincissants, Infos s’y met également!

Non pour vanter les mérites de telle ou telle formule, bien au contraire. Bien que la plupart de ces produits n’ait pas le statut de médicament (certains ont cependant une «AMM-phyto»), nous avons eu ces derniers temps plusieurs questions et notifications d’effets indésirables. Notre attention s’est donc portée sur la composition de ces compléments «drainants, amincissants, tonifiants, brûleurs de calories, etc.». Compte tenu de la multitude de produits disponibles, il est difficile de retranscrire dans leur totalité les soupes de plantes rencontrées, mais en voici l’essence: queue de cerise, reine des prés, divers thés, guarana, kola, pissenlit, pensée sauvage, etc.

On peut s’interroger sur l’intérêt de ces produits et sur la prise quotidienne de cocktails de plantes, à visée diurétique essentiellement, au moment où l’on essaie de parer aux incidents en cas de vague de chaleur?

C’est donc l’occasion de rappeler une fois de plus que phytothérapie n’est pas synonyme d’innocuité en se remémorant les tristement célèbres épisodes de néphropathies dues à l’aristoloche, d’accidents cardiovasculaires induits par l’éphédra, d’atteintes hépatiques sous kava, etc.

À ne pas oublier non plus, les possibles interactions plantes -médicaments: millepertuis, réglisse, ginseng, etc.

 

Anne Laribière

. Chaleur et conservation des médicaments

En même temps que les recommandations sur les traitements médicamenteux en cas de canicule (voir Infos n°66,mai 2004), une mise au point sur les conditions de conservation a été diffusée par l’Agence des produits de santé. Il existe trois catégories de médicaments:

- ceux qui doivent être conservés entre +2 et +8 °C!: ils ne posent pas de problème particulier puisqu’ils sont stockés dans des réfrigérateurs ou des chambres froides. En cas de température extérieure élevée, il faut les utiliser assez rapidement une fois sortis du réfrigérateur

- ceux à conserver à une température inférieure à 25 ou 30°C: le dépassement ponctuel (quelques jours à quelques semaines) de la température recommandée n’a pas de conséquence sur la stabilité ou la qualité de ces médicaments, dans des conditions normales de stockage. (En effet, les études de stabilité ont montré qu’après conservation pendant plusieurs semaines à une température constante de 40°C, il n’y a pas de dégradation du médicament.)

- ceux sans mention spécifique, c'est à dire devant être conservés à température ambiante: il n’y a pas de problème particulier de conservation, dans des conditions normales de stockage. (Les études de stabilité ont montré qu’après conservation pendant 6 mois à 40°C, il n’y a pas de dégradation du médicament. )

Ceci étant, certaines formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules, crèmes, etc.) sont sensibles à la chaleur. Il est dans ce cas facile de juger du maintien de la qualité après exposition à la chaleur puisque c’est l’aspect extérieur qui indiquera la stabilité de ces médicaments.

Stockage, conservation ou transport de médicaments dans des voitures ou des véhicules sanitaires d'urgence:

- les médicaments à conserver entre +2 et +8° C doivent être transportés en respectant la chaîne du froid (emballage isotherme réfrigéré),

- les médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30°C et ceux à conserver à température ambiante ne doivent pas être exposés trop longtemps à des températures élevées telles que celles fréquemment relevées dans les coffres ou les habitacles de voitures exposées en plein soleil. Il est conseillé, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non réfrigéré. S’il n'est pas possible de garantir leur conservation dans des conditions optimales, il faut remplacer régulièrement ces médicaments.

Françoise Haramburu

 

. Attention aux AINS chez l’enfant au cours de la varicelle

Plusieurs cas de chocs et de complications infectieuses cutanées et sous-cutanées graves (abcès, cellulite, fascite nécrosante, nécrose cutanée, pyodermite gangréneuse, etc.) ont été notifiés chez des enfants atteints de varicelle et recevant des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Même s’il est difficile de démontrer un lien causal,

l’Afssaps recommande en cas de varicelle (ou de suspicion de varicelle) de traiter la fièvre et/ou la douleur par paracétamol en première intention chez l'enfant, associé aux moyens physiques habituels (déshabillage, bains, enveloppement humide, hydratation). Il est rappelé que l’aspirine ne doit pas être administrée sans avis médical, en raison du risque de survenue d’un syndrome de Reye, rarissime mais très grave. Une fièvre résistante doit motiver un avis médical pour adaptation du traitement.

Ce qui est vrai pour la varicelle est aussi probablement vrai d’une façon générale chez l’enfant. Dommage que la publicité à outrance faite pour l’ibuprofène en ait fait un médicament complètement banalisé, alors qu’il ne devrait probablement être utilisé en pédiatrie qu’en deuxième intention.

 

Françoise Haramburu

Choo PW et al Ann Epidemiol 1997; 7: 440-5;Zerr DM et al Pediatrics 1999; 103: 783-90; Lesko M et al Pediatrics 2001; 107: 1108-15

 

. Une statine (rosuvastatine) reste une statine!

Après la survenue de plusieurs cas de rhabdomyolyse sous rosuvastatine (Crestor®), l’Agence des produits de santé renforce les recommandations pour l’utilisation de ce médicament: la posologie initiale ne doit pas dépasser 10mg/24h, même en relais d’une autre statine. Un délai de 4 semaines doit être respecté avant toute augmentation de posologie!; la posologie peut ensuite être augmentée à 20mg/24h si nécessaire. La posologie de 40 mg/24h ne pourra être envisagée, après avis d’un spécialiste, que chez des sujets ayant une hypercholestérolémie sévère avec risque cardiovasculaire élevé (en particulier, hypercholestérolémie familiale).

La posologie de 40 mg est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale modérée (clairance de la créatinine < 60 ml/min), d’hypothyroïdie, d’antécédents personnels ou familiaux de maladies musculaires génétiques ou d’atteintes musculaires avec une autre statine ou un fibrate, de consommation excessive d’alcool, d’association aux fibrates et chez les sujets d’origine japonaise ou chinoise.

Rappelons par ailleurs que la rosuvastatine n’est remboursée que dans le traitement en deuxième intention, c’est-à-dire pour les patients n’ayant pas atteint les objectifs de réduction du LDL-C malgré un traitement bien suivi à la posologie maximale tolérée d’une autre statine. Le remboursement n’intervient que si la posologie ne dépasse pas 20 mg/24h, sauf pour les hypercholestérolémies familiales homozygotes.

Françoise Haramburu

 

. Rupture de stock de vaccin DTP

Depuis plusieurs mois, des difficultés de fabrication du vaccin DTP (diphtérie, tétanos, polio) ont amené les autorités sanitaires à autoriser l’utilisation du vaccin Revaxis®, en rappel, chez l’enfant à partir de 6 ans. (Chez le nourrisson, le calendrier vaccinal prévoit l’utilisation d’un vaccin penta- ou hexavalent.) Le Revaxis® (diphtérie à dose réduite, tétanos, polio) n’était jusque là autorisé qu’à partir de 18 ans. Les difficultés de fabrication du DTP sont dues à la valence diphtérie, pour laquelle les taux d’anticorps obtenus lors des études animales sont insuffisants. Ces études animales sont systématiques pour chaque lot de vaccin fabriqué et conditionnent la commercialisation. Les vaccins tétravalents, pentavalents ou plus ne sont pas concernés, car ils sont adsorbés sur hydroxyde d’aluminium, contrairement au vaccin DTP. L’Afssaps a également demandé au fabricant de mettre à disposition si nécessaire le vaccin bivalent DT et le vaccin polio monovalent. L’inscription au remboursement du Revaxis® pour l'enfant est en cours.

 

Françoise Haramburu

 

. Hexafluorure de soufre (SonoVue®): restriction d’indication

Après la survenue de plusieurs cas d’effets allergiques ou cardiaques graves (hypotension sévère, bradycardie, arrêt cardiaque, infarctus du myocarde), dont trois d’évolution mortelle, les indications du SonoVue® ont été limitées à l’imagerie non cardiaque. Ce médicament est contre-indiqué chez les malades ayant une maladie coronaire, un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque aiguë, une insuffisance cardiaque de stades III et IV, de troubles du rythme graves, d’endocardite aiguë et ceux ayant une prothèse valvulaire. Une surveillance médicale est nécessaire pendant l’examen et au moins 30mn après.

Françoise Haramburu

 

Numéro 4 – mai 2004

. Médicaments et canicule, suite

Dans un précédent numéro d’Infos (n°59, octobre 2003), nous avions réalisé un état des lieux des médicaments pouvant être à l’origine d’hyperthermie. L’Agence des produits de santé vient de diffuser une mise au point sur le bon usage des médicaments en cas de vague de chaleur.

Cette mise au point distingue deux complications liées à une vague de chaleur:

- le syndrome d’épuisement-déshydratation: conséquence de l’altération du métabolisme hydrosodé (perte sudorale) en quelques jours,

- le coup de chaleur: défaillance aiguë de la thermorégulation conduisant à une urgence médicale d’installation rapide (1 à 6 heures) et d’évolution fatale sans prise en charge rapide.

Certains facteurs comme les médicaments et les pathologies chroniques associées, l’âge extrême (nouveau-né, nourrisson, sujet âgé) peuvent altérer l’adaptation de l’organisme en cas de stress «thermique». Les médicaments ne sont pas un facteur déclenchant du coup de chaleur mais peuvent aggraver une pathologie due à la chaleur.

Les médicaments pouvant jouer un rôle se répartissent en trois groupes :

- ceux susceptibles d’aggraver le syndrome d’épuisement-deshydratation et le coup de chaleur,

- ceux pouvant induire une hyperthermie dans des conditions normales ou en cas de vague de chaleur,

- ceux pouvant indirectement aggraver les effets de la chaleur.

Les recommandations sont de :

- ne pas systématiquement diminuer ou arrêter un médicament faisant partie de la liste!(le risque serait alors de décompenser la pathologie pour laquelle le médicament est prescrit) mais d’évaluer l’état d’hydratation,

- faire la liste des médicaments prescrits ou pris en automédication et identifier ceux pouvant altérer l’adaptation de l’organisme à la chaleur,

- reconsidérer ceux figurant sur cette liste en fonction de leur bénéfice/risque et arrêter tout médicament inadapté ou non indispensable,

- éviter la prescription d’AINS, particulièrement néphrotoxiques en cas de déshydratation, ainsi que de paracétamol en cas de fièvre (inefficace en cas de coup de chaleur et risquant d’aggraver une atteinte hépatique souvent présente).

Aggravation du syndrome d’épuisement-déshydratation et du coup de chaleur: diurétiques;

Troubles hydro-électrolytiques: AINS, IEC, sartans, sulfamides antibactériens, indinavir;

Altération de la fonction rénale: anti-arythmiques, anti-épileptiques, biguanides, sulfamides hypoglycémiants, digoxine, lithium, statines, fibrates;

Cinétique pouvant être modifiée par la déshydratation: agonistes sérotoninergiques, neuroleptiques, anticholinergiques (antidépresseurs imipraminiques, antihistaminiques H1, antiparkinsoniens, antispasmodiques, disopyramide, pizotifène), sympathomimétiques, dérivés de l’ergot de seigle, triptans), bêta-bloquants, diurétiques, hormones thyroïdiennes.

Médicaments pouvant empêcher la perte calorique, hyperthermie: agonistes sérotoninergiques, neuroleptiques;

Aggravation des effets de la chaleur: anti-angineux, anti-hypertenseurs, tous médicaments altérant la vigilance, amphétamines, cocaïne, alcool.

Pour plus d’information : afssaps.sante.fr

Karin Martin

. Méthadone et allongement du QT

Des publications récentes et l’existence de quelques cas notifiés en Suisse ont conduit l’Agence suisse du médicament à modifier les recommandations d’utilisation de la méthadone en raison du risque cardiaque, notamment de torsade de pointes.

Rappelons que le LAAM (lévacétylmétadol), opiacé de longue durée d’action utilisé dans le traitement de substitution de la dépendance aux opiacés, avait fait l’objet d’une mise en garde de l’Agence européenne pour le risque d’allongement du QT et de torsade de pointes.

(voir Infos n°29, janvier 2001; n°34, juin 2001).

Au moment de l’évaluation du risque cardiaque du LAAM, le risque pour la méthadone avait été considéré, sur la base de données électrophysiologiques, environ 10 fois inférieur à celui du LAAM.

Il s’agit en tout état de cause d’un effet extrêmement rare, mais qui nécessite probablement la prudence chez certains sujets! ayant un facteur de risque (traitement neuroleptique, diurétique, corticoïde, inhibiteur enzymatique du CYP3A4, anti-arythmiques, etc.) et lors de l’utilisation de fortes posologies (> 200mg/24h), l’effet arythmogène étant fortement lié à la posologie utilisée. L’agence européenne est en train d’analyser le problème et devrait diffuer sous peu des recommandations.

Françoise Haramburu

. Un dix septième médicament orphelin européen: l’ibuprofène

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas de faire du neuf avec du vieux! L’agence européenne a récemment accordé le statut de médicament orphelin à une nouvelle spécialité (Pedea®) contenant de l’ibuprofène. En fait cette spécialité est destinée à une indication orpheline, la non-fermeture du canal artériel chez le prématuré de moins de 34 semaines d’âge gestationnel.

Françoise Haramburu

. Vaccins, aluminium et myofasciite à macrophages

Début mai, l’Agence des Produits de Santé, a publié ses conclusions sur le sujet:

- l'association entre l'entité histologique myofascite à macrophages sur le site musculaire classiquement choisi pour la vaccination et l'administration de vaccins contenant un adjuvant aluminique est hautement probable,

- on ne peut pas considérer aujourd’hui qu’il existe une association entre la myofascite à macrophages et un syndrome clinique spécifique. La plus grande fréquence de la fatigue observée chez les sujets présentant l’entité histologique ne permet pas de conclure à la réalité d’un lien, en l’état actuel des connaissances, l'Afssaps considère qu’aucun syndrome clinique spécifique n’est associé à la vaccination avec des vaccins contenant un adjuvant aluminique,

- le rapport bénéfice/risque des vaccins contenant un adjuvant aluminique n’est pas remis en cause.

Françoise Haramburu

. Tolcapone: le retour

Les capones, inhibiteurs de la COMT, sont utilisées dans le traitement de la maladie de Parkinson. La tolcapone, mise sur le marché en 1997 (avec une AMM européenne), avait eu une suspension d’AMM en 1998 (suspension prolongée les années suivantes), en raison de la survenue de plusieurs cas d’hépatite grave. Une décision récente de l’agence européenne, motivée par les résultats des dernières études disponibles, vient de lever cette suspension.

Françoise Haramburu

Numéro 3 mars 2004


* Olanzapine, rispéridone et démence : le risque est important


Chez les malades ayant une démence et des troubles psychotiques ou du comportement, prescrire des neuroleptiques est évidemment délicat en raison de leurs propriétés anticholinergiques. Des essais avaient donc été récemment menés avec deux neuroleptiques atypiques, l’olanzapine et la rispéridone, dont la prescription semblait plus logique que celle de neuroleptiques classiques.
Pour l’olanzapine, une incidence trois fois plus élevée des accidents vasculaires cérébraux (AVC) (1,3% versus 0,4%) et une incidence environ deux fois plus élevée des décès (3,5% vs 1,5%) ont été observées dans le groupe traité par olanzapine par rapport au groupe recevant le placebo. L’incidence plus élevée des décès n’était pas corrélée à la posologie ni à la durée de traitement. Néanmoins, elle était significativement plus élevée sous olanzapine, même en tenant compte des facteurs de risque prédisposant à une augmentation de la mortalité (âge supérieur à 65 ans, sédation, dysphagie, malnutrition, déshydratation, pneumopathie avec ou sans inhalation, utilisation concomitante de benzodiazépines). Pour les AVC sous olanzapine, les facteurs de risques identifiés sont une démence vasculaire ou mixte pré-existante et un âge
supérieur à 75 ans. Par ailleurs, d’autres effets indésirables ont été rapportés sous olanzapine : démarche anormale, chute, pneumopathie, incontinence. L’efficacité de l’olanzapine n’a pas été démontrée dans ces essais.
Pour la rispéridone (Risperdal®), là aussi, des essais cliniques ont montré une augmentation du risque de survenue d’AVC, similaire à celle observée avec l’olanzapine, dans les groupes de patients traités par rispéridone par rapport aux groupes placebo. Les données concernant notamment l’efficacité de la rispéridone dans cette population sont actuellement en cours d’analyse.
Cela a motivé une lettre d’information du laboratoire et un communiqué de l’Afssaps qui souligne que des risques similaires à ceux identifiés avec l’olanzapine et la rispéridone ne peuvent être exclus avec les autres neuroleptiques atypiques et les neuroleptiques classiques.
Au total, l’olanzapine n’est pas indiquée et est même déconseillée dans les troubles psychotiques de la démence ; la rispéridone n’est pas indiquée dans l’attente des résultats définitifs des essais. En cas de troubles majeurs nécessitant un traitement, un éventuel neuroleptique ne devrait être utilisé qu’à faible posologie et pour une courte durée.


Ghada Miremont-Salamé


* Mais qu’est ce que ça veut dire ? enfin des réponses


Dans le langage administratif, souvent obscur pour le commun des mortels, il est souvent fait référence à «des médicaments ou produits mentionnés à l’article R5144-1 du code de la Santé publique». Sauf à être un juriste éminent ou à avoir ledit code dans sa poche, cela n’évoque le plus souvent pas grand-chose.
La nouvelle version des Bonnes pratiques de pharmacovigilance, qui devrait paraître sous peu, précise ce que sont ces médicaments ou produits.

En avant-première, voici donc des précisions sur ce fameux article R51441.
¤ spécialité pharmaceutique : tout médicament préparé à l'avance, présenté sous un conditionnement particulier et caractérisé par une dénomination spéciale;
¤ préparation magistrale : tout médicament préparé extemporanément en pharmacie selon une prescription destinée à un malade déterminé;
¤ préparation hospitalière : tout médicament, à l'exception des produits de thérapie génique ou cellulaire, préparé selon les indications de la pharmacopée et en conformité avec les bonnes pratiques, en raison de l'absence de spécialité pharmaceutique disponible ou adaptée, dans une pharmacie à usage intérieur d'un établissement de santé ou dans l'établissement pharmaceutique de cet établissement de santé (autorisé en application de l'article L. 5124-9 du code de la santé publique);
¤ préparation officinale : tout médicament préparé en pharmacie selon les indications de la pharmacopée et destiné à être dispensé directement aux patients approvisionnés par cette pharmacie;
¤ produit officinal divisé : toute drogue simple, tout produit chimique ou toute préparation stable décrite par la pharmacopée, préparé à l'avance par un établissement pharmaceutique et divisé soit par lui, soit par la pharmacie d'officine qui le met en vente, soit par une pharmacie à usage intérieur;
¤ médicament immunologique : il peut s’agir d’allergène (tout produit destiné à identifier ou provoquer une modification spécifique et acquise de la réponse immunologique à un agent allergisant) ou de vaccin, toxine ou sérum (tout agent utilisé en vue de provoquer une immunité active ou passive ou en vue de diagnostiquer l'état d'immunité);
¤ produit de thérapie cellulaire lorsqu'il est soumis à une autorisation de mise sur le marché : produit biologique à effet thérapeutique issu de préparations de cellules vivantes humaines et animales (visés à l'article L. 1261-2 alinéa 2 du code de la santé publique);
¤ produit de thérapie génique : produit visant à transférer du matériel génétique
. médicament radiopharmaceutique : tout médicament qui, lorsqu'il est prêt à l'emploi, contient un ou plusieurs isotopes radioactifs, dénommés radionucléides, incorporés à des fins médicales;
¤ générateur : tout système contenant un radionucléide parent déterminé servant à la production d'un radionucléide de filiation obtenu par élution ou par toute autre méthode et utilisé comme un médicament radiopharmaceutique;
¤ trousse : toute préparation qui doit être reconstituée ou combinée avec des radionucléides dans le produit radiopharmaceutique final
. précurseur : tout autre radionucléide produit pour le marquage radioactif d'une autre substance avant administration.
. médicament homéopathique : tout médicament obtenu à partir de produits, substances ou compositions appelés souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication homéopathique décrit par la pharmacopée européenne, la pharmacopée française ou, à défaut, par les pharmacopées utilisées de façon officielle dans un autre Etat membre de la Communauté européenne. Un médicament homéopathique peut aussi contenir plusieurs principes
. produit diététique qui renferme dans sa composition des substances chimiques ou biologiques ne constituant pas elles-mêmes des aliments, mais dont la présence confère à ce produit soit des propriétés spéciales recherchées en thérapeutique diététique, soit des propriétés de repas d'épreuves
. produit présenté comme supprimant l'envie de fumer ou réduisant l'accoutumance au tabac
. médicament dérivé du sang: produit stable préparé à partir du sang et de ses composants
. insecticide et acaricide destiné à être appliqué sur l'homme.
Plus aucun mystère donc maintenant …Dernière précision!: tous ces «médicaments ou produits» font partie du champ d’application de la pharmacovigilance. En cas d’effet indésirable, n’oubliez donc pas de nous les signaler!


Françoise Haramburu


 

Numéro 2 février 2004

*. Névirapine : nouvelles précisions


La névirapine (Viramune®), inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, fait une nouvelle fois l’objet d’une mise en garde .
Rappel de deux contre-indications: insuffisance hépatique sévère, élévation des transaminases supérieure à 5 fois la valeur normale.
Mises en garde et précautions particulières d’emploi : les 18 premières semaines (et tout particulièrement les six premières semaines) de traitement par névirapine sont une période critique nécessitant une surveillance étroite afin de déceler l’éventuelle survenue de toxidermies (syndrome de Stevens-Johnson, de syndrome de Lyell) ou d’hépatite (hépatite fulminante, insuffisance hépatique sévère).
La posologie recommandée doit être strictement respectée, en particulier au cours de la période initiale de 14 jours. Cependant, le risque est toujours présent après les 18 premières semaines de traitement et une surveillance doit être maintenue à intervalles réguliers pendant tout le traitement.
Le malade doit savoir qu’il doit interrompre le traitement et consulter son médecin en cas de survenue d’éruption cutanée sévère ou s’accompagnant de signes généraux ou de réaction d’hypersensibilité. En cas d’éruption, un dosage des transaminases doit être réalisé. Dans toutes ces situations, le traitement par névirapine doit être définitivement arrêté.
Le risque de développer des événements indésirables hépatiques est plus élevé chez les femmes et les sujets ayant un taux de CD4+ élevé. Par ailleurs, les sujets ayant avant traitement des transaminases supérieures à 2 fois la limite supérieure de la normale ou co-infectés par le virus de l’hépatite B ou C sont également plus à risque.
Il est rappelé que des cas d’hépatite grave sont survenus chez des sujets non infectés par le VIH ayant reçu de la névirapine à titre préventif après exposition au virus (dans le cadre d’une utilisation non validée).


Françoise Haramburu


* Dictionnaire Vidal® et supplément Interactions


Pour des problèmes juridico-administratifs peu clairs (du moins qui m’échappent!!), le supplément Interactions, rédigé par le Groupe Interactions de l’Agence des produits de santé, n’est plus dans le dictionnaire Vidal®. Ce supplément, dont l’abord, certes, n’était pas des plus pratiques, était pour nous un must: actualisation annuelle, abord très clinique des interactions (ce qui est loin d’être le cas des nombreux livres ou manuels sur les interactions, où sont souvent mis sur le même plan une variation de concentration plasmatique chez le volontaire sain et un risque majeur pour le malade). Il faut savoir qu’en termes d’interaction, il peut y avoir des différences notables entre la monographie d’un médicament (les mises à jour des monographies prennent parfois beaucoup de temps) et l’avis du Groupe Interactions. Un conseil donc: garder précieusement le supplément de l’édition 2003, en attendant que l’Afssaps mette en ligne sur son site, la nouvelle version du fascicule Interactions, comme cela est prévu.

Françoise Haramburu


* Clorazépate fort dosage (Tranxène®50): nouvelle réglementation


Le clorazépate 50mg inscrit sur la liste I, est depuis quelques mois soumis à une partie de la réglementation des stupéfiants. Il doit être prescrit sur une ordonnance sécurisée, la durée maximale de prescription est de 28 jours et le chevauchement de deux ordonnances est impossible, sauf mention expresse.

Françoise Haramburu

 

* Fluorescéine


Colorant utilisé dans les angiographies depuis près de 30 ans, la fluorescéine peut entraîner des accidents gravissimes d’hypersensibilité. En 2002, la forme à 20% a été retirée du marché, pour des raisons de sécurité (voir Infos n°45, juin 2002). Il restait donc la Fluorescéine sodique Faure à 10%, commercialisée par Novartis. Ce laboratoire a eu, il y a quelques mois, des difficultés de fabrication et d’approvisionnement. L’Agence des produits de santé a alors donné une autorisation d’importation pour une spécialité équivalente commercialisée aux Etats Unis, l’AK-fluor® 10%!: cette spécialité est disponible en France depuis quelques mois (septembre 2003). La survenue récente de plusieurs cas de réactions graves, dont une mortelle, a conduit l’Agence des produits de santé à adresser un courrier aux ophtalmologistes pour rappeler les précautions indispensables : identification indispensable par l’interrogatoire des sujets à risque (antécédent de réaction d’hypersensibilité lors de l’utilisation antérieure de fluorescéine, traitement par bêta-bloquant en cours), surveillance des sujets pendant et dans les 30 mn après l’examen (dans une salle équipée d’un matériel de réanimation adapté) et surtout de ne faire d’angiographie que lorsque cet examen est absolument indispensable.

Françoise Haramburu

 

* Pharmacovigilance : un nouveau décret


Le décret du 29 janvier 2004 n’est pas une révolution. Avant tout destiné à mettre la réglementation française en conformité avec les directives européennes, il n’apporte guère de modifications au fonctionnement du système français de pharmacovigilance.

Françoise Haramburu


* Urosiphon® : suspension d’AMM


L’AMM de l’Urosiphon®, médicament de phytothérapie, commercialisé depuis 1972, "traditionnellement utilisé pour favoriser l’élimination rénale d’eau et comme adjuvant des régimes amaigrissants» a été suspendue fin janvier par l’Agence des produits de santé. Il s’agit d’une mesure de précaution. En effet, cette suspension survient quelques mois après celle du Pilosuryl®, en raison de cas graves d’atteinte rénale et neurologique (voir Infos n°57 & 58, juillet-août 2003, septembre 2003). Les deux médicaments contiennent en effet un excipient commun, l’éther monoéthylique de diéthylène glycol (ou DEGEE, commercialisé sous le nom de Transcutol®), qui pourrait être en cause dans la survenue des effets graves observés avec le Pilosuryl®.

Françoise Haramburu


* Les frères Lumière


Pourquoi parler ici des frères Lumière, les inventeurs du cinéma mais aussi de la photographie couleur ? Outre ces inventions majeures, ils ont été des inventeurs très éclectiques : dépôts de brevets pour une nouvelle pile électrique, un enduit imperméable aux rayons X, des aliments à base de céréales, un compte-gouttes, etc.

Auguste et Louis Lumière, qui travaillaient en famille avec leurs parents et leurs soeurs, ont «inventé» le Tulle gras® Lumière (contenant du baume du Pérou, très allergisant), l’Antibiotulle® Lumière, le Corticotulle Lumière, toujours commercialisés aujourd’hui. Plus de 150 spécialités pharmaceutiques étaient à l’époque fabriquées dans l’usine Lumière (spécialisée dans la photo et le cinéma).

Françoise Haramburu

 

Numéro 1- janvier 2004


Bulletin d'information du Département de Pharmacologie du CHU de Bordeaux


* Campagne de vaccination contre la méningite dans les Landes et les Pyrénées atlantiques, octobre-décembre 2002: suivi des effets indésirables.


Nous avons reçu près de 93 000 fiches (soit une fiche pour environ la moitié des sujets vaccinés) lors de la campagne de vaccination qui s'est déroulée il y a un peu plus d'un an dans deux départements de la région Aquitaine. L'heure est au bilan et aux remerciements, adressés aux médecins libéraux et hospitaliers pour leur disponibilité et leur aide dans la documentation de certains dossiers, ainsi qu'aux familles dont la participation au suivi de pharmacovigilance a été bonne.
Cette campagne de vaccination s'inscrivait dans un contexte d'augmentation de l'incidence des "infections invasives à méningocoque", notamment de méningite C, dans trois départements du Sud Ouest. La campagne vaccinale s'adressait aux sujets âgés de 2 mois à 20 ans, ainsi qu'aux sujets âgés de 21 à 24 ans scolarisés en internat, vivant en collectivité ou travaillant dans une collectivité d'enfants dans l'un des deux départements. La population-cible était estimée à 260 630 sujets pour les deux départements. Par ailleurs, il y avait une recommandation de vaccination pour les sujets âgés de 2 mois à 24 ans amenés à séjourner en collectivité dans l'un des deux départements (voir Infos n°48, octobre 2003). Les vaccins mis à disposition gratuitement étaient le Méninvact® (vaccin conjugué) et le Vaccin méningococcique A+C® (vaccin polyosidique non conjugué). Chaque famille avait reçu un dossier comprenant notamment deux fiches de notification d'effets indésirables, l'une pour les effets immédiats (à retourner par le médecin vaccinateur), l'autre pour les effets retardés (à retourner par les familles ou les sujets majeurs vaccinés). Le centre de pharmacovigilance de Bordeaux avait été chargé par l'Agence des Produits de Santé (Afssaps) et la Direction Générale de la Santé d'assurer la surveillance des effets indésirables survenus après vaccination contre la méningite dans les Landes et les Pyrénées atlantiques. Le centre de pharmacovigilance de Toulouse était chargé de la même surveillance dans les Hautes Pyrénées.
Un événement indésirable au moins a été signalé pour 12 695 sujets, pour un nombre de sujets vaccinés estimé à 179 000. Dans la très grande majorité des cas, il s'agissait d'effets bénins et d'évolution rapidement favorable. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés ont été des réactions au point d'injection, céphalées, fièvre, asthénie, éruption, vomissements, myalgies, malaise, diarrhée, "nervosité", raideur de la nuque. L'imputabilité des vaccins dans la survenue des effets indésirables notifiés était "très vraisemblable" dans 21,9% des cas, "vraisemblable" dans 44,9%, "plausible" dans 15,2%, "douteuse" dans 2,7% et "exclue" dans 15,3% des cas. Le nombre important de cas d'imputabilité forte (vraisemblable ou très vraisemblable), 67%, s'explique notamment par la nature des effets survenus: effets locaux en grande majorité, autour du point d'injection, pour lesquels la responsabilité de la vaccination fait peu de doute. Aucun décès n'a été notifié. Le taux d'incidence des effets graves (selon la définition internationale: provoquant ou prolongeant une hospitalisation, entraînant une incapacité ou invalidité, mettant la vie en danger ou entraînant le décès) peut être estimé à 7 pour 100 000 sujets vaccinés. Si l'on exclut les cas d'imputabilité douteuse (pour lesquels il y avait peu d'arguments en faveur d'un lien entre le vaccin et l'effet indésirable), l'incidence est alors de 5 cas pour 100 000 (2 cas de crise d'asthme, un purpura, une arthrite du genou, un syndrome de Parsonage-Turner, un cas de céphalées avec fièvre, un cas de fièvre, une syncope, un cas de maladie sérique ; tous ces cas ont eu une évolution favorable, avec un délai de régression plus ou moins long). Le profil d'effets indésirables des deux vaccins cités précédemment semble comparable et la nature des effets les plus fréquents correspond à des effets indésirables décrits après une vaccination, ce que viennent corroborer les données recueillies par le centre de pharmacovigilance de Toulouse pour les Hautes Pyrénées.
En février 2003, aucun nouveau cas de méningite C n'avait été identifié dans la tranche d'âge cible de la vaccination. L'incidence annuelle des infections invasives à méningocoque, tous sérotypes confondus et tous âges confondus, un an environ après la campagne vaccinale (48 e semaine de 2003), était de 1,22 pour 100 000 dans les Landes et de 1 pour 100 000 dans les Pyrénées atlantiques. Il semble clair que le rapport bénéfice/risque de la vaccination contre la méningite C a été largement favorable pour les deux départements concernés.

Anne Laribière


* Antivitamines K: encore du chemin à faire pour le bon usage


Les antivitamines K (AVK) sont des médicaments toujours indispensables aujourd'hui, bien que très anciens: la plus ancienne spécialité est sur le marché depuis 52 ans. Il s'agit (donc) de spécialités peu coûteuses (à peine quelques cents d'euros le comprimé: difficile de trouver moins cher!) qui ne font guère l'objet de débats passionnés en ces temps où l'argent mène le monde.
Pourtant, les AVK méritent attention pour différentes raisons : environ 4 à 500 000 personnes traitées en France chaque année (une bonne partie est traitée depuis des années et le sera probablement à vie); une efficacité indiscutable; un risque majeur d'hémorragie. On ne peut en dire autant de beaucoup de médicaments aujourd'hui. Longtemps un peu oubliés, les AVK font l'objet depuis la fin des années 90, de plusieurs études en France, à l'initiative des centres de pharmacovigilance et de l'Agence des produits de santé (Afssaps). Ils sont en effet responsables de nombreux accidents hémorragiques (c'est une des classes de médicaments qui génère le plus d'hospitalisations): si certains sont inévitables, une partie de ces accidents pourrait être prévenue.
En 2001, l'Afssaps a révisé entièrement les recommandations: homogénéisation des monographies des différentes spécialités, refonte de la fiche de transparence, lettre du Directeur Général de l'Afssaps à tous les médecins, mise au point sur les AVK (disponible sur le site de l'Agence). L'association des centres de pharmacovigilance a mené une étude sur les connaissances des malades. En 2003, plusieurs études ont été reconduites afin d'évaluer l'impact de cette campagne d'information. Comme cela était hélas prévisible, peu de choses ont changé.
L'Agence a lancé début janvier une nouvelle campagne d'information. Une des mesures concrètes de cette campagne doit être la distribution systématique d'un carnet de surveillance (adapté de celui qui était parfois distribué par la Fédération française de cardiologie). Un petit outil simple qui devrait permettre à tous (le malade, les différents médecins, les autres professionnels de santé) de mieux surveiller le traitement., en souhaitant que cela permette d'éviter des accidents. La mise à jour sur les AVK est disponible sur le site de l'Afssaps. Pour obtenir des carnets de suivi à distribuer aux patients, les médecins doivent s'adresser à la Fédération Française de Cardiologie (FFC) 50, rue du Rocher 75008 Paris, fax : 01 43 87 98 12 ; infos@fedecardio.com. Les biologistes et les pharmaciens doivent s'adresser au Comité d'Education Sanitaire et Sociale de la Pharmacie Française (CESPHARM) 4, avenue Ruysdaël, TSA 500 36, 75008 Paris, fax : 01 56 2135 09; cespharm@ordre.pharmacien.fr.

Françoise Haramburu.

Mise à jour du 04/08/06


 

 

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